jeudi 5 janvier 2012

rétro 2011 : les livres

je m'aperçois que je passe plus de temps à tricoter le soir qu'à lire heureusement (?!) qu'il reste les transports. J'ai donc moins lu que l'année passée, j'ai renoué avec des vieilles connaissances et j'en ai faite de nouvelles. Voici les livres et un auteur par mois :

Janvier
le journal d'Anne Franck, un classique que j'avais besoin de relire pour voir si j'en gardais le même souvenir et oui. Un témoignage incroyable et pourtant un journal intime tellement banal d'une ado.

Février
Un château en forêt de Norman Mailer. Surprenant l'enfance d'Hitler et du diablotin qui l'aurait aiguillé dans la voie choisie par le dictateur, entre Histoire et fiction pour ne pas dire science fiction, dommage que Norman Mailer n'ait pas eu le temps d'écrire les tomes suivants.

Mars
Glu d'Irvine Welsh, égal à lui-même. Dans la veine de Trainspotting et Porno. Plus adulte je trouve, peut-être parce qu'on suit plus longtemps les personnages, même Irvine Welsh vieillit. L'Ecosse, la misère, le déterminisme... certaines choses évoluent moins vite. C'est jubilatoire, cru, tellement humain.
Girlfriend dans le coma de Douglas Coupland. Ouch une belle déception et pourtant ça commençait bien.
Avril
Le monde selon Garp de John Irving, j'étais passé à côté de John Irving, le cataloguant parmi les auteurs trop prodigues en best-seller. Je l'ai découvert lors d'une émission sur France 5, c'était marrant de voir ce gentleman farmer, un brin bourgeois, parler d'avortement, de sujets subversifs mine de rien. Quand on sait que son premier lecteur fut son jeune fils, c'est excellent...
Les bisons de Broken Heart de Dan O'Brien. Autobiographie du bonhomme, ses illusions, son projet fou, son amour pour les grandes plaines. C'est superbe car j'aime l'écrivain et l'homme.

Mai
Le don d'Asher Lev de Chaïm Potok. Je suis fan du regretté Chaïm Potok et toujours admirative  du destin tourmenté, de l'âme partagée d'Asher. Entre orthodoxie et art, entre Brooklyn et St Paul, entre le désir et le devoir. Avant lire Je m'appelle Asher Lev, qui est magnifique.
Les années douces (T1) de Jiro Taniguchi. Léger.

Juin
Submarino de Jonas T Bengtsson qui a donné lieu à un film, sans doute superbe, mais que je n'aurais pas le courage de regarder, tellement c'est dur et bouleversant. J'ai acheté son roman au hasard du Salon du Livre, parce qu'il dédicaçait et je ne regrette certainement pas cette découverte.

Enterrez-moi sous le carrelage de Pavel Sanaiev. De premier abord c'est drôle, mais ça reste de la torture morale, de la maltraitance. Une façon légère d'aborder un sujet difficile, l'exercice est complexe.

Le mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazetti. J'en avais tellement entendu parler qu'il fallait que je le lise, c'est un peu la version scandinave de "L'amour est dans le pré", on voudrait qu'elle fonce et en même temps on est solidaire de ses réticences. Tiraillement entre désir et réalisme, faudra lire la suite pour savoir.


Juillet/ Août j'en ai parlé ici
Nietsche de Onfray et Leroy
Plage de Manaccora, 16h30 de Philippe Jaenada
Un autre monde de Barbara Kingsolver

Septembre j'en ai parlé
Charleston Sud de Pat Conroy
L'histoire de l'amour de Nicole Krauss. Une révélation. 

Octobre
Serge July et Sorj Chalandon (1979) (c) Patrick Frilet / Sipa press
Retour à Killybegs de Sorj Chalendon. C'est la suite de Mon Traitre. J'ai travaillé tout une année pour mon mémoire de maîtrise sur les écrits de Sorj Chalendon. A l'époque journaliste à Libé, il a été l'un des seuls à couvrir la réalité de ce qu'on appelle pudiquement les Troubles en Irlande du Nord, à battre le pavé dans les quatiers républicains et loyalistes, plutôt que d'attendre les bulletins d'info du contingent anglais à l'hotel Europa de Belfast comme le reste de ses collègues. Je n'ai jamais osé lui envoyer mon mémoire ni la lettre l'accompagnant pour le remercier d'avoir écrit comme personne sur cette guerre coloniale qui n'intéressait à l'époque que très de gens en Europe.
Depuis quelques années, il publie des romans, j'ai lu les premiers, mais Mon Traitre avec plus d'intérêt que les autres et pour cause, il y parlait de Belfast, celui des années 70, de l'IRA, et du combat d'un homme en particulier Tyrone Meehan (aka Denis Donaldson) qui s'est révélé être un "traitre" pendant 20 ans. Retour à Killybegs revient sur ce personnage sous forme de mémoires, il se sait condamné et explique dans un journal comment il en est arrivé là. C'est toute l'histoire difficile et sanglante des habitants l'Irlande du Nord qu'on retrouve dans ces pages, c'est un livre plein de nostalgie. J'ai été surprise qu'il reçoive un Prix, je pensais que cette histoire ne serait lue que d'une poignée de personnes comme moi, mais je me sui trompée, il a réussi le pari d'intéresser des gens qui se moquaient comme d'une guigne de ce conflit il y a encore 20 ans de cela, quand il y a avait encore des check points à Belfast (qu'on s'en émouvait à Berlin), des hélicoptères dans le ciel à toute heure du jour et de la la nuit (qu'on s'en émouvait au Liban) et des soldats pour vous mettre en joue au carrefour (qu'on s'en émouvait dans n'importe quel autre pays occupé du monde). Thatcher laissait mourir 10 jeunes en prison de grève de la faim leur refusant le statut de prisonniers politiques alors que toute la presse européenne s'inquiétait pour son fils égaré dans le désert pendant le Paris Dakar... Inutile de dire que j'ai adoré Retour à Killibegs, j'ai ressenti chacune des émotions décrites, car c'est ce Belfast, cette Irlande du Nord que j'ai connue et reconnue dans les années 90 et le (faux) témoignage de Tyrone est un vrai testament.
La grande maison de Nicole Krauss. Après la révélation que fut L'histoire l'amour j'ai enchaîné sur son nouvel opus. Mais j'ai été déçue, les histoires s'imbriquent bcp moins bien, je n'ai pas ressenti le même intérêt ni pour les personnages ni pour la quête (qui tourne à l'obsession) de ce bureau qui est le fil conducteur de ce bouquin et que je n'ai pas réussi à tenir tout le long du bouquin qui s'essouffle vraiment à la fin. C'est frustrant.

Novembre
Anthologie de Jiro Taniguchi. C'est subtil et doux comme ses dessins, les seules BD, mange que je lise sont les siennes.
La ferme des Neshov de Anne B.Ragde. Je n'ai pas lu le premier tome, La terre des mensonges.

 Décembre
Blonde de Joyce Carol Oates ou quand une femme, intellectuelle et féministe écrit sur le mythe de l'actrice blonde écervelée, sauf que non. Elle choisit de s'attacher à la dualité voir la schizophrénie du personnage : il y a d'abord Norma Jean qui a un besoin viscéral de plaire, d'être aimer, de réussir pour rompre avec son enfance plus que difficile et Marylin, le personnage public créé de toutes pièces par les Studios pour répondre aux besoins des hommes. Une fille sublime et idiote, voila ce qu'on attendait d'elle, et dans sa générosité elle a répondu à toutes les attentes. Pratiquement 1000 pages de souffrances, d'abnégation, de soumission pour une fille qui aurait été finalement plus heureuse si elle avait été aussi bête qu'elle le prétendait. C'est rude de s'apercevoir à quel point l'enfance peut avoir un telle incidence sur le reste de la vie, de ne pas avoir appris à dire non, ne pas avoir été tout simplement respecté et considéré, à défaut d'aimé.

4 commentaires:

  1. héhé merci pour les bons plans lectures... moi qui ne sais jamais quoi choisir!

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  2. Tu me donnes bien des envies de lecture. merci!

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  3. Ton post le rappelle que depuis toute une année, je n'ai pas lu un livre, pas un ! C'est inimaginable et pourtant vrai. J'ai lu certains de ta liste, pas mal des auteurs que tu cites et je vais me laisser tenter par ta decouverte du salon du livre... Et m'y remettre peut-être, sans me sentir capable d'avaler un roman par semaine comme c'était le cas du temps où je circulais tant dans le métro... Merci !

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  4. Oui les transports en commun ont au moins cette vertu, ils font lire ;-)

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